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29 juillet 2015 3 29 /07 /juillet /2015 11:57
Marseille, le Panier. Une occasion d'évoquer l'écrivain M. Gouiran.

Chaque année, je me rends au Salon International d’Art Contemporain de Marseille, pour voir les cheminements des peintres et sculpteurs actuels. J’en profite pour visiter la ville aux mille contrastes, et cette fois, malgré le temps maussade, je me suis décidée pour le célèbre quartier du Panier, dans le vieux Marseille.

J’en ai ramené quelques images de l’Art des rues et comme j’aime toujours associer à mes articles, la littérature, cette magique métamorphose des mots en paysages intérieurs, je me suis mise à chercher dans ma bibliothèque les écrivains marseillais. Le premier qui m’est venu à l’esprit – à part Marcel PAGNOL - était Jean CONTRUCCI, écrivain de romans policiers historiques, mais principalement situés dans le quartier de la Belle de Mai. Puis, j’ai lu le roman de Maurice GOUIRAN, « Train bleu Train noir » qui m’a fait découvrir un aspect tragique de l’histoire d’une de nos plus anciennes  villes.

Je vous propose d’évoquer ce roman sombre dans la lumière jubilatoire d’un quartier rescapé des destructions nazies, dont le régime de Vichy s’était fait le bras armé.

Deux trains, deux voyages. A cinquante ans d’intervalle. Deux dates : 1943 – 1993.

Trois amis, liés par le même destin : l’exclusion, la déportation et la perte de leurs familles.

Une ville martyrisée, en plein cœur : le quartier du Vieux-Port, les quartiers populaires, cosmopolites, anciens, antiques, devrais-je dire !

Robert, l’un des trois amis et narrateur principal dit : « Ma plus grande frustration, en revenant à Marseille à la fin de la guerre, fut de ne découvrir qu’un gigantesque chantier de démolition là où j’avais vécu les meilleurs moments de mon existence. »

Lui qui n’a pas vécu le désastre, écoute le récit de Jo :  Deux mille six cents ans d’histoire ! Quatorze hectares de poussières, de débris de bois et gravats. Mille deux cent maisons abattues.

 

En fait, l’explosion a détruit les bâtiments situés entre les rues Radeau et Saint-Laurent. Six immeubles se sont écroulés sous la première charge. L’église Saint-Laurent (…) est restée intacte, mais la cathédrale de la Major a tremblé sur ses bases. Du quai de Rive-Neuve, on observait, ébahis, cet incroyable spectacle.

Train bleu Train noir, page 109.

La cathédrale de la Major.

La cathédrale de la Major.

Pendant vingt jours, le fracas des explosions et la poussière.

Pourquoi ?

Tous les Marseillais n’étaient pas ébahis et compatissants. Ils trouvaient que certains quartiers étaient sales, les maisons insalubres, lépreuses, « à l’image des voyous et des métèques du Vieux-Port ». Et l’auteur de citer, par la bouche de son personnage, la description que le prix Goncourt 1922, Henri Béraud, avait faite de Marseille :

« Par toutes nos routes d’accès transformées en grands collecteurs, coule sur nos terres une tourbe de plus en plus grouillante, de plus en plus fétide. C’est l’immense flot de la crasse napolitaine, de la guenille levantine, des tristes puanteurs slaves, de l’affreuse misère andalouse, de la semence d’Abraham et du bitume de Judée. »

Pas nouveau la modernisation ! Mais si les villes doivent nécessairement s’adapter aux besoins nouveaux de confort d’une population croissante, l’argument  a rarement été exempt d’arrière-pensées. De la même façon, le baron Haussmann avait au XIXe fait détruire bons nombres de quartiers populaires, propices aux émeutes et révolutions, pour percer Paris de magnifiques grands boulevards  adaptés aux défilés militaires, capables à la fois d’impressionner les opposants politiques et de rassurer les tenants de l’ordre social.

Quant aux populations, il est permis de douter qu’on ait prévu de les reloger, même si, à l’époque, le prétexte était l’insalubrité !

En 1943, la France vit sous la botte nazie, grâce à ce « bon » Philippe Pétain, héros de Verdun, certes, mais ce n’était plus qu’un souvenir… Un vieillard imbibé d’idéologie d’extrême-droite, antisémite, raciste. Il a quand même détruit la République  pour fonder l’Etat français et mettre le pays, sa population, ses travailleurs (STO), ses fonctionnaires, dont la police, au service du IIIe Reich. Dire que c’est la Chambre des députés de l’époque, à majorité socialiste (!) qui lui a voté les pleins pouvoirs !

 

Un attentat, à Marseille, contre un bus transportant des soldats allemands.

Les autorités nazies vont exiger plus que des sanctions. Il s’agit ni plus ni moins que de « purifier » la ville de toute sa population indésirable, parce que dangereuse. Détruire les vieux quartiers impossibles à contrôler.

Les habitants ? Ils vont être relogés, oui, mais pas ici ! Tout est déjà prêt : les arrestations, les déportations, les camps de concentration et d’extermination.

Marseille, le Panier. Une occasion d'évoquer l'écrivain M. Gouiran.

Juste avant, des contrôles policiers s’étaient multipliés, même en pleine nuit. Les rafles durèrent plusieurs jours et les gens, mille six cent quarante-deux personnes, emmenés sans ménagement. A la gare d’Arenc, un train noir, très long.

Les chefs de la Wehrmacht et des S.S. attendaient là, sur le quai. Ils venaient assister au chargement de la grande rafle
Sanglés dans leurs uniformes, le colonel SS Bernhardt Griese et le général de la Wehrmacht Felber papotaient avec Karl Oberg. Le chef suprême de la police d'occupation en France avait des allures de professeur d'histoire. (...) Mais Griese, Felder et Oberg disserteraient sur l'économie et la politique plus tard, les trois hommes parlaient simplement de la mort, de la mort programmée des mille six cent quarante deux personnes qui se serraient les unes contre les autres, comme des animaux apeurés. (...) Plus loin, les boches, uniformes feldgrau, baïonnettes aux fusils, veillaient. Ils ne participaient pas aux festivités. Ils étaient là, simples garants de la bonne parche des choses et de la bonne exécution des ordres venus de Berlin."

Train bleu Train noir, page 50.

Puis, un des officiers s’approcha des détenus, les examina et fit un signe de tête. Aussitôt, les flics en civil, arrachèrent les enfants des bras de leurs pères et séparèrent les femmes des hommes. 

 Ceux qui tentaient de s’interposer, étaient sauvagement frappés. Robert est séparé à jamais de sa femme et sa fille de quatre ans.

Ce sinistre train noir conduira sa triste cargaison jusqu’à Compiègne. La plus grande partie sera déportée dans les conditions que l’on sait, à Drancy, puis à Sobibor, avant d’atteindre d’autres camps, dont Auschwitz.

Cinquante ans plus tard, les trois amis qui sont revenus à Marseille après la libération, seuls, quittent Marseille pour se rendre à Munich. Le train bleu qui les emporte est bondé d’une foule joyeuse, des supporters marseillais tout à la joie d’assister au triomphe espéré de l’O.M. qui sera sacré champion d’Europe, après sa victoire contre Milan. Robert, Georges et Michel n’ont plus trop l’âge de participer à ces cris et chants collectifs. Pourquoi refaire le voyage terrible vers l’Allemagne, un demi-siècle plus tard ?

En fait, ils n’ont jamais pu oublier la perte de leurs familles. Aussi, quand ils ont découvert  leur bourreau nazi, Robert a aussitôt fomenté un plan. Je n’en dirai pas plus. Ah ! vous de découvrir  la suite du roman !

Leur histoire, racontée tour à tour par chacun des trois, concerne les deux années 1943 et 1993, symbolisées par les deux trains. Comme ils n’ont pas vécu ensemble la période de 43 à la fin de la guerre, ils reconstruisent d’après leurs récits ce qui est arrivé à leurs familles. Ce n’est donc pas seulement un roman historique, mais policier car il y a un assassin, une enquête.

Un livre à lire pour tous, y compris, je le dis, ceux qui « n’aiment pas trop lire » !

Une porte peu engageante !

Une porte peu engageante !

Le quartier du Panier a retrouvé ses habitants, son humour, et la chaleur de son accent chante plus que jamais le soleil, la mer et le bonheur de vivre. Aujourd’hui, il est même  devenu si célèbre par le feuilleton « Plus belle la vie », que les restaurateurs vous indiquent comment y aller, avant même de leur avoir demandé !

En voici quelques photos d'Art des rues.

Face au port.

Face au port.

Rue du Petit Puits.

Rue du Petit Puits.

Une note un peu moins optimiste, on dirait.

Une note un peu moins optimiste, on dirait.

Le roman de Maurice GOUIRAN est paru en 2010 aux Editions  JIGAL.

J’ai tiré le cadre historique du récit même de l’auteur, dont on connait l’engagement humaniste.

L'histoire du Train bleu est volontairement restée dans l'ombre, car il s'agit d'un roman "historico-policier", donc je laisse l'auteur vous guider (ou perdre!) dans l'enquête.

 

Merci de votre attention et bonne lecture !

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14 juillet 2015 2 14 /07 /juillet /2015 08:37
A ceux qui aiment un peu, beaucoup, passionnément, le cinéma & la jeunesse, ne manquez pas "Mustang"!

Pour ce premier long métrage, la réalisatrice franco-turque Deniz GAMZE ERGÜVEN, coscénariste avec Alice WINOCOUR, a obtenu la Caméra d’Or, au festival de Cannes en 2015 et quatre nominations à la Quinzaine des Réalisateurs, dont le Prix Label Europa Cinéma.

 

L’action se passe dans un petit village reculé, ENEBOLU, situé à 600 km au nord d’Istanbul.

Il parle de la condition des femmes dans la Turquie d’aujourd’hui. Plus particulièrement des jeunes filles, de leurs rêves, de leur émerveillement devant la nature qui transforme leur corps et leur ouvre le champ des possibles de la vie d’adulte. Pour elles, comme pour toutes les jeunes filles, cela signifie avant tout être libre. Leur enthousiasme va vite se heurter au conservatisme de la société turque, plus intransigeant dans les villages que dans les villes.

« L’année scolaire se termine. C’est le moment des adieux pour une professeure qui est mutée à Istanbul, au désespoir de LALE, adolescente de 12 ans et la plus jeune des cinq sœurs, élevées par leur grand-mère depuis la mort de leurs parents. Devant la déception de LALE, la professeure lui donne sa prochaine adresse à Istanbul, afin de garder le contact.

« Sur le chemin du retour, les cinq sœurs longent la mer et ne résistent pas à l’envie de s’amuser sur la plage où elles rencontrent des camarades de classe, avec qui elles chahutent innocemment dans les vagues. Juchées sur les épaules des garçons, elles improvisent une bataille et les uniformes des lycéens sont bientôt trempés.

 

A ceux qui aiment un peu, beaucoup, passionnément, le cinéma & la jeunesse, ne manquez pas "Mustang"!

« Malheureusement pour elles, elles sont vues, dénoncées, et pour mettre fin au scandale, la famille, en l’occurrence la grand-mère sous l’autorité de l’oncle, va tout faire pour les faire rentrer dans le rang. Finies les mini-jupes ! Finie l’école ! Elles apprendront à domicile, la cuisine et la couture, sous la férule de quelques matrones ! Finis les rêves d’amour et de liberté ! On prépare pour les plus âgées, des mariages forcés !..."

 

Je n’en dirai pas plus pour vous laisser le plaisir de la découverte. Le plaisir, vous en aurez, car le film est vraiment jubilatoire. Esthétiquement beau, Deniz GAMZE ERGÜVEN a eu elle-même du plaisir à filmer la beauté des corps, tant en mouvement que statiques, à diriger ses actrices – on sent qu’elle les aime, qu’elle connait bien la jeunesse, d’où des portraits justes, attendrissants et drôles. Et si elle montre l’absurdité, le ridicule du conservatisme  et la cruauté du sort imposé aux femmes, mises sous la tutelle de maris qu’elles n’ont pas choisis, elle n’est jamais dans le ressentiment, la haine ou le désir de vengeance. Elle aurait pourtant de bonnes raisons, ayant elle-même subi ce traitement dans sa jeunesse.

Dans un entretien recueilli et publié par Thomas PERILLON, le 17 juin 2015 pour Le Bleu du Miroir, elfe se confie :

 

« T. P. : Cette frénésie libératrice que vous évoquez vient-elle d’un besoin de vous exprimer suite à une adolescence teintée de culpabilisation face à votre féminité, votre part de sensualité ?

 

D. G. E. : J’ai ressenti quelque chose de très accusatoire. Je me souviens d’avoir ressenti une salve accusatrice très forte, que je n’ai pas relevée tout de suite. Je n’ai pas réagi comme mes personnages. J’ai beaucoup intériorisé ce qui m’était dit. C’est bien plus tard que j’ai retrouvé ces sentiments. Je me souviens d’un enterrement, en particulier. Les femmes sont censées rester en retrait. Elles n’ont pas le droit de toucher le corps car elles le souillent si elles le font ; elles ne peuvent même pas toucher le cercueil. Et je me souviens que lors du premier enterrement auquel j’ai assisté plus jeune, une proche du défunt a touché le cercueil et elle a été chassée de façon assez virulente. Je m’étais sentie très mal à l’aise. J’avais moi-même pris du recul et me suis prise en flagrant délit d’avoir cette pensée plutôt abjecte (que je pouvais effectivement souiller le corps du défunt car j’étais une fille). Ce fut une sorte de choc !
Dans Mustang, les filles, au contraire, ne baissent jamais la tête. Elles n’intériorisent jamais les discours les plus absurdes qu’on peut leur rabâcher. »

Le Bleu du Miroir; 17 juin 2015

A Istanbul, en se promenant, comme ici, dans un parc près de Sainte Sophie, on peut acheter un drapeau à l'effigie de Mustapha Kemal, fondateur de la Turquie moderne. Le peuple turc se souvient-il aujourd'hui de sa vision novatrice de la société inspirée des idées de la Révolution française, notamment l'égalité et la liberté ?A Istanbul, en se promenant, comme ici, dans un parc près de Sainte Sophie, on peut acheter un drapeau à l'effigie de Mustapha Kemal, fondateur de la Turquie moderne. Le peuple turc se souvient-il aujourd'hui de sa vision novatrice de la société inspirée des idées de la Révolution française, notamment l'égalité et la liberté ?

A Istanbul, en se promenant, comme ici, dans un parc près de Sainte Sophie, on peut acheter un drapeau à l'effigie de Mustapha Kemal, fondateur de la Turquie moderne. Le peuple turc se souvient-il aujourd'hui de sa vision novatrice de la société inspirée des idées de la Révolution française, notamment l'égalité et la liberté ?

S’agit-il donc d’un film féministe ?

 

Oui, par nécessité, mais pas militant.

Pour moi qui ai apprécié particulièrement le film et malheureusement constaté qu’en deux générations, la condition féminine en Turquie ne s’est guère arrangée – je suis allée fouiller dans les photos que j’ai prise à Istanbul, en 2010 – le moins que l’on puisse dire est peu encourageant. Il est même paradoxal de mettre bout à bout la photo que j’ai prise du vendeur de drapeau et la suivante, prise le même jour et dans le même quartier.

 

A ceux qui aiment un peu, beaucoup, passionnément, le cinéma & la jeunesse, ne manquez pas "Mustang"!

De gauche à droite, des femmes habillées de teintes ternes, portent le foulard, au centre une femme vêtue entièrement de noir, porte la burqa alors qu’à droite, une jeune femme moderne avec jean, baskets et les cheveux libres dans une attitude décontractée.

Un peu plus loin, voici l’allure courante que les fougueuses héroïnes de Deniz GAMZE ERGÜVEN refusent absolument, parce qu'elle symbolise pour elles l'aliénation et le renoncement à la liberté.

A ceux qui aiment un peu, beaucoup, passionnément, le cinéma & la jeunesse, ne manquez pas "Mustang"!

Pour ma part, Mustang est plus un film-plaidoyer pour le progrès, la liberté, l’égalité et le droit au bonheur. Il interroge sur l’identité des femmes turques, la place de la sexualité, l’éducation qu’on leur réserve : libérale à l’école et conservatrice dans la famille et la société, pouvant même aller jusqu’aux « crimes d’honneur », comme on l’a vu en Allemagne où vit une importante communauté turque. Cependant, l’auteur a l’honnêteté de montrer que le rôle dévolu aux jeunes hommes n’est guère enviable, non plus. Eux aussi sont mariés, eux aussi subissent la pression des coutumes (Ils sont déshonorés s’ils ne peuvent prouver la virginité de leur épouse et il leur revient de tuer leur femme ou leur sœur, en cas de crimes d’honneur… même s’ils l’aiment ou leur pardonnent). Il n’y a guère que le jeune livreur qui les aide sans contrepartie.

 

 

En fait, toutes les sociétés répressives, tous les Etats autoritaires s’efforcent de contrôler, voire museler la jeunesse et particulièrement les femmes, cantonnées au rang de reproductrices, ménagères, ouvrières (L’Afrique nous donnent de belles images de femmes cultivatrices, éleveuses, vendeuses, chargées d’enfants, pendant que les hommes palabrent et contrôlent rigoureusement l’argent qu’ils n’ont pas gagné…). Le paradoxe, encore un, c’est que l’aliénation se transmet par les femmes qui font subir à leurs filles, le sort cruel qu’elles ont enduré.

A ceux qui aiment un peu, beaucoup, passionnément, le cinéma & la jeunesse, ne manquez pas "Mustang"! A ceux qui aiment un peu, beaucoup, passionnément, le cinéma & la jeunesse, ne manquez pas "Mustang"! A ceux qui aiment un peu, beaucoup, passionnément, le cinéma & la jeunesse, ne manquez pas "Mustang"!

S’agit-il d’un film militant ?

 

Deniz GAMZE ERGÜVEN s’en défend. Pour elle, un film n’a rien à voir avec un discours politique.

En effet, un film est une fiction, les personnages n’existent pas, ils naissent de l’imagination d’un auteur avec lequel nous les partageons. Le cinéma est un art. Il exprime, un message réaliste ou non, divertissant ou non, ou les deux d’ailleurs, qui correspondent plus ou moins, au bout du compte, au questionnement de l’homme sur lui-même et sa place dans le monde. Il se caractérise par une recherche esthétique, c’est-à-dire qu’il invente son propre langage  aux moyens de techniques spécifiques dans la manière d’aborder les sujets. L’œuvre est par conséquent une création qui exprime la vision de son créateur et ses choix esthétiques, mais aussi sa touche personnelle, son style, son talent. Le cinéma étant une œuvre collective, d’autres acteurs peuvent apporter de leur talent, comme les comédiens bien sûr, les concepteurs des décors, les photographes, les musiciens, les costumiers, etc.

La réalisatrice entourée de ses jeunes actrices.

La réalisatrice entourée de ses jeunes actrices.

Ainsi, d’un même sujet, certains auteurs créeront une tragédie, d’autres une comédie, ou un mélange des deux. Le cinéma turc offre deux exemples pertinents sur le thème de l’oppression des femmes :

  • En 1982, le cinéaste Yilmaz GÜNEY remportait la Palme d’Or à Cannes avec son film « Yol ». A travers une pure fiction, il montrait le sort terrible réservé aux Turcs par une société aux traditions barbares (femme adultère enchaînée dans une cave) soumise à un régime politique totalitaire. L’auteur avait choisi la tragédie et l’œuvre était bouleversante.

 

  • En 2015, pour le film qui nous intéresse, si le thème est grave, Deniz GAMZE ERGÜVEN, elle, a choisi de mettre l’accent sur les situations drôles. Elle connait le pouvoir du rire, parfois plus efficace que les larmes. Le spectateur ressent pourtant tout autant l’oppression, s’émeut de l’injustice, néanmoins le rire met, lui, l’accent sur le ridicule des conservateurs, sur le propre de la jeunesse, à savoir son audace parfois aveugle. Ainsi, le rire n’empêche nullement l’interrogation, la réflexion et la prise de position.

Pour terminer, une question que chacun se pose : « Mustang » ! Pourquoi ce titre qui nous mène directement sur Google auprès des sites de la célèbre automobile Ford ?

Il faut se souvenir que le petit cheval du nord-ouest américain, domestique puis retourné à l’état sauvage, est réputé pour sa résistance au dressage, sa fougue et son indépendance.

Le symbolisme est clair !

Merci de votre attention !

Mises à part les photos personnelles d'Istanbul prises en 2010, toutes celles du film viennent du dossier de presse officiel.

Bande annonce du film.

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14 mai 2015 4 14 /05 /mai /2015 22:43
Quelques minutes d’évasion dans un lieu exceptionnel : la bambouseraie d’Anduze.

On entre sur la pointe des pieds dans ce lieu de charme, né de la passion d’un botaniste du XIXe siècle, Eugène MAZEL. On entre aussi sur la pointe du cœur et j’irais même jusqu’à dire sur la pointe de l’âme, tant le célèbre parc inspire de quiétude, sérénité, méditation toute extrême orientale.

Première & 4e de couverture du Livre de poche.
Première & 4e de couverture du Livre de poche.

Le domaine, situé au cœur des Cévennes, dans le département du Gard, appartient depuis 1902 à la même famille qui n’a de cesse de le mettre en valeur pour le plus grand plaisir des visiteurs.

Les douze hectares environ du parc sont ouverts au public depuis 1953, date à laquelle il a servi de décor à certaines scènes du film « Le Salaire de la peur », avec Yves MONTANT et Charles VANEL, d’après le roman de Georges ARNAUD.

Quelques minutes d’évasion dans un lieu exceptionnel : la bambouseraie d’Anduze.

Des milliers de personnes peuvent s’y côtoyer, s’y croiser, sans jamais se gêner, tant est forte l’attirance commune pour les mises en scène harmonieuses du monde végétal. L’entrée se fait par la grande allée des séquoias, premier contact avec le grandiose et la fraîcheur constante.

Plus loin, le village laotien, encadré de bouquets, ici de bambous, là de bananiers. Les animaux de la ferme ne sont pas effrayés par le passage incessant des visiteurs. Peu d’allées droites, peu d’angles aigus. La promenade suit les lignes douces des sinueuses allées. Tiens, un labyrinthe ! Les enfants ne se font pas prier pour l’investir, aussi est-ce le seul endroit où le monde s’agite ! Là-bas, voici les traits rouges d’une porte asiatique, invitation à pénétrer dans le merveilleux Vallon du Dragon, ainsi nommé parce que l’eau du Gardon détournée dessine la forme d’un dragon…

Nous circulons le long d'une haie de bambous impressionnants puisque l'on sait qu(ils peuvent mesurer de 15 à 25 mètres !

Au détour du chemin, voici dans la verdure, poindre les toits du village laotien.

A l'entrée, une petite construction de bambou, sur pilotis, comme une maison de poupée, n'est autre que le "Palais des génies du village", à qui sont traditionnellement offertes des offrandes, en mémoire des ancêtres.

Quelques minutes d’évasion dans un lieu exceptionnel : la bambouseraie d’Anduze.
Quelques minutes d’évasion dans un lieu exceptionnel : la bambouseraie d’Anduze.

A côté du jardin, l’enclos des cochons d’Asie, aux pattes courtes qui obligent leur ventre à frôler le sol, pour ne pas dire trainer par terre.

Quelques minutes d’évasion dans un lieu exceptionnel : la bambouseraie d’Anduze.

Se servir de bambou en guise de jardinière, pourquoi pas ? A la condition que ce soient de très petites plantes !

Quelques minutes d’évasion dans un lieu exceptionnel : la bambouseraie d’Anduze.
A deux pas de ce tronc éléphantesque, une vision pachidermique (mammouth?), fait voyager aussi dans le temps.
A deux pas de ce tronc éléphantesque, une vision pachidermique (mammouth?), fait voyager aussi dans le temps.

A deux pas de ce tronc éléphantesque, une vision pachidermique (mammouth?), fait voyager aussi dans le temps.

Soudain, au milieu de la végétation luxuriante où toutes les nuances de vert sont réunies et frémissent ensemble, voici le rouge et le noir de la porte qui annonce le Vallon du Dragon. Le rouge franc donne de la solennité au lieu annoncé et répond en même temps aux lignes droites des bambous.

Soudain, au milieu de la végétation luxuriante où toutes les nuances de vert sont réunies et frémissent ensemble, voici le rouge et le noir de la porte qui annonce le Vallon du Dragon. Le rouge franc donne de la solennité au lieu annoncé et répond en même temps aux lignes droites des bambous.

Quelques minutes d’évasion dans un lieu exceptionnel : la bambouseraie d’Anduze.
Parmi les tons apaisants de verts et de bleus, les petites explosions rouges des érables ponctuent le paysage.
Parmi les tons apaisants de verts et de bleus, les petites explosions rouges des érables ponctuent le paysage.

Parmi les tons apaisants de verts et de bleus, les petites explosions rouges des érables ponctuent le paysage.

Dans l'eau claire, détournée du Gardon, une carpe nage en toute tranquillité.
Dans l'eau claire, détournée du Gardon, une carpe nage en toute tranquillité.

Dans l'eau claire, détournée du Gardon, une carpe nage en toute tranquillité.

Les visiteurs ne parlent pas : ils murmurent, tant la magie du lieu les impressionne. Tous sont en contemplation. Sous leurs yeux, il assistent à la rencontre entre la nature et l'homme. L'homme avec l'imagination qui le pousse à créer, inventer, lui donne la volonté et la force de réaliser ses rêves et de les partager. Ils contemplent et s'imprègnent de l'harmonie magique régénératrice. Chacun éprouve plus ou moins consciemment cette étrange sérénité que les Extrême-Orientaux appellent le Zen.

Quelques minutes d’évasion dans un lieu exceptionnel : la bambouseraie d’Anduze.

La promenade continue. C'est le moment de voir les serres MAZEL avec leurs collections de cactus et de plantes carnivores.De jeunes touristes allemands aimeraient bien capturer quelques mouches, pour les voir dévorer par ces fleurs aux gueules d'aiguière !

Ici, les lieux sont différents. Les forêts ont laissé place à une grande esplanade où l'on circule entre les tonnelles et quelques bassins. Nous sommes dans le jardin des Bassins d'Eugène.

Domaine des poissons et des plantes aquatiques.

Domaine des poissons et des plantes aquatiques.

Quelques minutes d’évasion dans un lieu exceptionnel : la bambouseraie d’Anduze.

Une carpe Koï tente sa chance auprès des touristes. Elle espère beaucoup des enfants.

Fleur de lotus.

Fleur de lotus.

Quelques minutes d’évasion dans un lieu exceptionnel : la bambouseraie d’Anduze.

Après l'espace des bonzaïs, il reste le labyrinthe et la jardinerie où l'on peut acquérir des plantes.

Pour finir, de nombreux artistes ont apporté au charme de la nature magnifiée par le travail des hommes, des œuvres éphémères. Ces expositions ajoutent un supplément de beauté et de rêve.

Sachez enfin que la visite du site web de la bambouseraie est incontournable, à la fois parce qu’il décrit précisément le parcours et la richesse du parc, qu’il en précise l’esprit, par exemple une vraie démarche écologique, mais également une volonté de culture et de rencontre. Il permet de réserver ses places, de prendre connaissances des expositions.

www.bambouseraie.com

 

Je tiens à rappeler à mes lectrices/lecteurs que mes articles ont pour unique but de vous faire part de mes découvertes, expériences, réflexions et rencontres. Ils ne sont en aucune manière liés à ce que l'on appelle communément de la publicité. Je ne gagne pas ma vie avec mon blog ! Par contre, je peux faire gagner de l'argent à ceux dont je parle, puisque je contribue à les faire connaître. Mais cela me semble inévitable et pourquoi pas, s'ils le méritent par leur qualité ? A moi de ne pas me tromper !

Merci de votre attention.

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29 avril 2015 3 29 /04 /avril /2015 02:47
Le jour où la vallée de la Bourges, en Ardèche, s’est enflammée : La guerre du RAY-PIC.

Si les volcans d’Auvergne sont célèbres aux yeux des Français – ils les ont étudiés à l’école et beaucoup les ont visités grâce à VULCANIA – on connait un peu moins les jeunes volcans d’Ardèche. Pour avoir traversé du nord au sud ce département, l’automne dernier, j’avoue que sans l’accompagnement explicatif du site du RAY-PIC, n’étant pas moi-même géologue, j’aurais traversé le site des cascades du Ray-Pic, en admirant certes le paysage, mais sans en comprendre toute l’histoire.

Je vous invite à me suivre sur les traces des volcans d’Ardèche…

Le jour où la vallée de la Bourges, en Ardèche, s’est enflammée : La guerre du RAY-PIC.

Voici le Mont GERBIER de JONC.

Cette protubérance âgée de 8 millions d’années est le signe d’une ancienne activité volcanique. Avec son allure de « pain de sucre », ce dôme de lave solidifiée culmine à 1551 mètres d’altitude. Chaque année des milliers de promeneurs l’escaladent. Mais il est célèbre surtout pour ses liens avec la Loire, le plus long fleuve de France, qui prend « ses sources » à ses pieds. En effet, trois petites sources se rejoignent pour donner naissance au fleuve.

Il faut compter moins d’une heure pour gravir le sommet du Mont et le redescendre. La promenade vaut le détour, car elle offre un vaste panorama sur les plateaux de la Loire, et le chapelet des sucs. Il parait même, que par beau temps, on peut apercevoir les Alpes.

Nous sommes dans la région des « sucs », autrement dit d’anciens volcans à lave si épaisse qu’elle a refroidi avant de s’écouler, donnant une roche appelée « phonolithe », de couleur grise dont les Ardéchois ont tiré des « lauzes » pour servir de toitures à leurs maisons.

Le jour où la vallée de la Bourges, en Ardèche, s’est enflammée : La guerre du RAY-PIC.

Voici un exemple de toiture en lauzes. Il s’agit de la ferme où une des trois sources de la LOIRE jaillit. Elle est considérée comme la « source véritable », c’est-à-dire officielle. Située sous la ferme de Sagnas, elle sort de terre dans un pré, à 1408 m d’altitude, sous la forme d’un petit filet d’eau. Elle passerait inaperçue, sans l’inscription suivante qui la désigne avec solennité et émotion :

« Ici commence ma course vers l’océan ».

Le jour où la vallée de la Bourges, en Ardèche, s’est enflammée : La guerre du RAY-PIC.

Il y a peu de monde sur la route, en ce mois de novembre 2014, le temps est gris, froid et peu propice au tourisme. Cependant, la nature hivernale exprime une sauvagerie puissante qui force le respect. Quelque chose d’envoutant nous saisit et rien ne nous retient de quitter son véhicule douillet pour aller admirer tel point de vue, tel torrent, telle cascade.

Non, rien. Ni le vent, ni la pluie, ni la monotonie des couleurs. Nous courrons, frigorifiés et heureux, vers le pont de pierre, la table d’orientation ou le vieux clocher de village, protégeant l’objectif de l’appareil photo de la pluie.

Paysage de Haute Ardèche, en automne.

Paysage de Haute Ardèche, en automne.

La route longe la vallée d’une tumultueuse rivière de montagne. Elle se fraie un chemin parmi d’énormes rochers et se cogne à des parois de basalte. Un pont, tout en bas, la traverse. Une invitation sans doute à voir de plus près le puissant mouvement interminable.

A mi-parcours, une esplanade occupée par une sorte de préau à l’architecture moderne, construit avec du bois et des pierres de pays, accueille les visiteurs, à l’initiative de la communauté de communes à laquelle participe le village de Péreyres. Nous sommes en effet sur le site naturel d’un volcan éteint depuis moins de quarante mille ans.

L’architecture moderne remplit la fonction d’accueil, de découverte et de refuge propice aux rencontres, aux échanges et à la culture. En effet, il nous raconte l’histoire du lieu qu’il nous invite à visiter en suivant le chemin balisé.

Le jour où la vallée de la Bourges, en Ardèche, s’est enflammée : La guerre du RAY-PIC.
Le jour où la vallée de la Bourges, en Ardèche, s’est enflammée : La guerre du RAY-PIC.

Dans un coin, une grande table et des bancs qui ne renient pas la rusticité de l’habitat traditionnel de montagne, sont une invitation au partage. Nous sommes sur le site naturel du RAY-PIC.

Nous allons en effet partager de l’émotion (la beauté), de la culture (l’histoire du volcan Ray-Pic ainsi que la géologie), et l’exercice physique : une promenade balisée et sécurisée permet de s’approcher de la deuxième cascade. D’importants travaux ont été réalisés dernièrement, pour permettre aux 130 000 personnes par an, d’admirer la beauté de ce « Grand site de France » depuis 1931.

La vallée de la Bourges, rivière qui saute de cascade en cascade, dans un terrain pour le moins accidenté, s’étend à nos pieds.

A quelques kilomètres, en amont, les éruptions du volcan RAY-PIC ont bien dû effrayer les hommes de Neandertal qui vivaient ici. A voir le nombre de volcans qui ont laissé des vestiges de leur existence explosive, à travers des cratères envahis par la nature, parfois comblés de lacs, comme celui d’Issarlès, à travers les coulées de basalte, il est facile de se représenter la terreur des hommes, jointe à la beauté de paysages apocalyptiques, alors.

Le jour où la vallée de la Bourges, en Ardèche, s’est enflammée : La guerre du RAY-PIC.

Le volcan RAY-PIC est apparu vers – 78 000 ans. C’est un volcan très original, de type « Maar ».

Ce système s’oppose au type « Strombolien », plus connu, qui consiste en une éruption de surface qui crée un cône presque parfait, au fur et à mesure que les laves, roches en fusion , projectiles, bombes sont projetées et retombent autour de la colonne. A chaque éruption, le volcan « grandit » d’une couche supplémentaire. Si la lave n’a pas percé de cheminée latérale, il peut avoir la forme d’un cône parfait. En tout cas, c’est ainsi qu’il est schématisé dans les livres.

Dans le type « maar », il y a également une montée du magma, sous l’effet de pressions internes, qui perce la croute terrestre pour se frayer un chemin. Seulement, ici où la région est très arrosée, la lave en fusion rencontre les eaux d’infiltration. Il se produit une explosion violente qui éjecte des morceaux de roches, des bombes, des poussières, des laves, donnant naissance à une sorte d’immense entonnoir. En retombant, les scories s’agglutinent autour du cratère et forment une sorte de bourrelet qui refroidit peu à peu. Il arrive un moment, c’est-à-dire des milliers d’années, voire dizaines de milliers, voire plus, où l’activité diminue, l’entonnoir se remplit, la lave ne descend plus dans la vallée et le refroidissement commence. Cela s’est produit ici. Un jour, 40 000 ans après les premières éruptions, une fois le Ray-Pic endormi et la lave complètement solidifiée, la Bourges a pu de nouveau se creuser un lit sur le plateau et s’est jetée sous la forme de plusieurs cascades dont l’une fait un bond de 32 mètres.

Le jour où la vallée de la Bourges, en Ardèche, s’est enflammée : La guerre du RAY-PIC.

Nombreux sont les vestiges de l’activité du volcan.

Ainsi, d’anciens tunnels de lave, ou le long de la Bourges, les caractéristiques orgues basaltiques. Remarquez la limpidité de l'eau !

Le jour où la vallée de la Bourges, en Ardèche, s’est enflammée : La guerre du RAY-PIC.

Mais, c’est à Antraigues-sur-Volane, que l’on découvre cet impressionnant autel basaltique, d’où se jette la cascade de l’Espissard.

Le Feu a fait place à l’Eau, tout aussi belle, puissante et fascinante.

Inlassable, l’eau court et sa force est telle qu’elle entaille d’énormes roches.
Inlassable, l’eau court et sa force est telle qu’elle entaille d’énormes roches.

Inlassable, l’eau court et sa force est telle qu’elle entaille d’énormes roches.

« Comme le Feu, l’eau semblait à Oulhamr un être innombrable ; comme le Feu, elle décroît, augmente, surgit de l’invisible, se rue à travers l’espace, dévore les bêtes et les hommes ; elle tombe du ciel et remplit la terre ; inlassable, elle use les rocs, elle traine les pierres, le sable et l’argile ; aucune plante ni aucun animal ne peut vivre sans elle ; elle siffle, elle clame, elle rugit ; elle chante, rit et sanglote ; elle passe où ne passerait pas le plus chétif insecte ; on l’entend sous la terre ; elle est toute petite dans la source…(…)

Ainsi sentait Naoh devant les flots inépuisables. »

Comment ne pas évoquer ici, l’émotion et la fascination des premiers hommes face à l’invincible puissance de la nature, si bien décrite par J.H. ROSNY Aîné dans son roman : La Guerre du Feu.

Le jour où la vallée de la Bourges, en Ardèche, s’est enflammée : La guerre du RAY-PIC.

Entre deux sauts, comme pour mieux se préparer à prendre un nouvel élan, la Bourges goûte un instant de sérénité.

Pour en savoir plus :

Pierre Boivin, géologue chercheur au CNRS, professeur à l'Université de Clermont-Ferrand :

http//www.sithere.fr/destination-patrimoine/volcanisme-et-geologie.html

http//www.volcans-ardeche.com

http/www.ardechedessourcesetvolcans.com

Et pour ceux qui s'intéressent aux concepteurs du site d'accueil :

http/www.itinerairebis.net

Il est impossible de citer toutes les sources, tant il y en a, donc bonne chance !

Merci de votre attention !

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28 mars 2015 6 28 /03 /mars /2015 00:04
Quand on est vieux, on a le temps de se promener !
Quand on est vieux, on a le temps de se promener !

« Tu n’es plus dans le coup ! »

Tout est dit !

En général, sauf à plaisanter, on n’adresse jamais cette phrase définitive -« plus » !- à une jeunesse de vingt ans ! La recevoir, même si elle sort de la bouche de sa petite fille chérie qui n’en mesure pas -forcément !- la portée ravageuse, a de quoi vous plonger dans les affres du désespoir.

Oui, c’est bien d’un sujet grave dont il s’agit, cependant.

Vous le connaissez bien –Cette chose que l’on porte en soi, programmée de tout temps, avant même notre naissance, et qui s’appelle la Vie ! Drôle d’histoire, la vie ! Drôle de plaisanterie, dont nous faisons les frais, avec son calendrier : la naissance, la jeunesse, la maturité, la vieillesse et la « disparition », bel euphémisme pour ceux que les vrais mots rebutent !

Les photinias du château de Lérens.
Les photinias du château de Lérens.

Dans ce court roman, Amélie Plume se penche sur le vieillissement et la mort.

Comme nous tous : il y a un âge où l’on sait que l’on ne va pas perdre d’autres dents de lait !

Oh ! Me direz-vous, voilà un sujet bien cafardeux ! N’avez-vous rien de plus gai ? Justement, si !

Il n’y a rien de plus léger et gai que notre rencontre avec son héroïne et narratrice Lily Petite.

Comme les mains d’une pianiste effleurent le clavier, elle évoque son passé par petites touches, et raconte comment elle « gère », le mot est laid, mais il est bien dans l’air du temps, ses dernières années.

Lucide, on ne peut l’être plus. Mais, il ne s’agit pas d’une lucidité triste, implacable, paralysante. Plutôt une lucidité riche d’optimisme et d’humour. Elle porte un regard détaché sur la vie, son entourage, sur elle-même et elle pratique une autodérision jubilatoire.

Aux funérailles d’un ancien mari, elle se demande ce qu’il penserait s’il se voyait.

« Le pire, défiler devant le cercueil au son de l’Adagio d’Albinoni mal enregistré. Navrant. Pour Réjean il aurait fallu une chanson de Félix Leclerc, Moi mes souliers, il adorait. Un dernier adieu à notre cher disparu, ou pire à la dépouille comme ils disent (…). Se retrouver dehors, hébétés, avec une mine d’enterrement, et balbutier : - C’est quand même triste- même à son âge- un bel âge- enfin on y passe tous- à chacun son heure- c’est la vie ! En quelques minutes le thème est épuisé, les visages s’animent discrètement – Et toi comment vas-tu ?- belle lurette- oui, depuis l’enterrement de – de qui ? – je ne sais plus- comme le temps passe- drôle de cérémonie, était-il croyant- non sa femme l’est ! A vous décourager de mourir. »

Lys sauvages et mimosa.
Lys sauvages et mimosa.

Lys sauvages et mimosa.

Lily se laisse aller au fil de questions qui s’immiscent dans sa pensée errante. Une vieille dame a-t-elle encore des choses à découvrir ? des désirs et des rêves à accomplir ?

Elle oscille entre son attirance pour le moment présent... Il est temps ! Finis les soucis du métier – elle était journaliste et la voilà qui a horreur des mots ! Elle s’est tant épuisée à chercher le mot juste, dans dictionnaires et grammaires pendant des heures, « au point d’avoir froid aux pieds » ! ... et son envie de contrôler sa vie jusqu'au bout.

Aussi, devant les fleurs qu’elle adore, pas question de les décrire ! Elle les photographie. Clic ! Il faut dire qu’elle les admire, pas seulement pour leur beauté, mais pour leur opiniâtreté à être elles-mêmes, vivantes, à accomplir leur vie, sans se poser les mille questions qu’un humain se pose en avançant dans la vie, comme à tâtons et jamais sûr de rien.

Et notre héroïne d’évoquer ses questions personnelles :

« J’ai toujours avancé dans un buisson de broussailles, de questions, sans voir d’où venait la lumière, dois-je épouser Edouard ? dois-je écrire ? devenir journaliste ? avoir un enfant ? (…) quitter Edouard ? (…) quitter Genève ? (…) dois-je m’engager avec Oscar, à soixante-quatre ans ? m’installer avec Oscar au soleil, à cinq cents kilomètres de chez moi, de ma fille, de mes petits enfants ? Des questions qui n’en finissent apparemment jamais. Qu’est-ce que fleurir, resplendir et se faner pour un humain ? pour une vieille dame comme moi ? J’aimerais bien l’apprendre avant qu’il ne soit trop tard. », écrit-elle, page 12.

Bormes-les-Mimosas.
Bormes-les-Mimosas.

Que vit une fleur qui se fane ?

« Une vieille dame comme moi a-t-elle encore des saveurs à découvrir, des raisons d’aimer la vie, sa vie, des raisons de rêver, de désirer vivre ? »

Son dernier amour…

Pas question de se gâcher la vie et les sentiments avec cette fusion tant désirée par les jeunes couples. Une fois l'âge bien entamé, on ne souhaite plus se rencontrer que pour les bons moments, ceux que l’on est capable de partager. Vivre les plaisirs des désirs communs et que chacun vive ses différences, sans les imposer à l’autre. Garder à l’esprit que « le bonheur des uns n’est pas celui des autres ».

Bien sûr, la voiture d’Oscar est trop grande et trop vieille maintenant, il la raye un peu de temps en temps à droite, à gauche ! L’essentiel est que sa fille ne s’en aperçoive pas, car « on l’entendrait crier jusque sur l’île de Porquerolles – Enfin Maman, quelle folie ce vieux clou, achetez une petite voiture pratique, solide, quelle insouciance et si vous aviez un accident et quand vous ne pourrez plus conduire que deviendrez-vous tout seuls dans cette maison sans voiture ? »

Sa fille très prévenante n’a-t-elle pas davantage besoin de se rassurer sur le sort de sa mère que de la voir vivre sa vie ? en l’occurrence ici, sa vie de vieille dame ?… Les enfants, ne tarissent pas de bons conseils pour leurs vieux parents. Sans doute ont-ils peur de les perdre et l’on devine, non dit et sans doute inconscient, le désir de les protéger à tout prix, sans voir qu’ils les enferment derrière les murailles du pire et ultime conformisme : vivre selon les comportements admis et exigés des personnes âgées. Ils ne voient pas sans doute qu’ils les condamnent à l’infantilisme donc au gâtisme.

La plage de l'Argilière. Au bout, le fort de Brégançon.
La plage de l'Argilière. Au bout, le fort de Brégançon.

La plage de l'Argilière. Au bout, le fort de Brégançon.

Voici ce qu'aurait pu penser Lily !
Voici ce qu'aurait pu penser Lily !

Rejoignons Lily Petite. Elle adore les fleurs. Elle préfère les photographier plutôt que les décrire avec des mots. Oui, mais, une chose qu’elle ne peut éviter : les nommer. Or là… les choses se gâtent. Si Lily n’a aucun problème avec les « classiques » : mimosa, jasmin… l’euryops, la grevillea, l’hardenbergia, etc. sont de désespérants casse-tête. Elle entend déjà sa fille lui dire :

« Attention Maman, ta mémoire fout le camp ! (…) Fais des exercices ! »

Lesquels ? Répéter inlassablement les noms ? Les recopier ? Inventer une comptine ? Procéder par association de mots ? La voilà qui cherche cette dernière recette.

La grevillea donne « grève il y a »

L’hardenbergia donne « ardents bergers »

Pour l’euryops, elle ne trouve pas mieux que « eurêka »

Mais l’ensemble la satisfait énormément et nous par la même occasion : « Eurêka, grève il y a, ardents bergers ! "

La méthode semble efficace, à la condition de n’avoir pas trop de mots nouveaux à retenir ! Il y a fréquemment le danger de perdre le lien entre les mots et les aides, et de ne se souvenir que des aides !

La plage de l'Argentière où elle aimait se resourcer.
La plage de l'Argentière où elle aimait se resourcer.

Avoir le temps de prendre son temps. Profiter du besoin moindre de sommeil pour se plonger dans la lecture des pavés comme « A la Recherche du temps perdu » de Marcel Proust, « en sachant qu’on peut de nouveau envisager d’atteindre la dernière page avant d’avoir oublié la première. (…) et entre ces plats consistants, les journaux et les livres d’actualité avalés comme des bouchées de pain. »

Cependant, les funérailles de son ex-mari l’ont hantée au point qu’elle cherchait comment partir sans faire trop souffrir les êtres aimés, sans donner dans le conformisme des obsèques, ce qu’elle appelle :

« quitter définitivement le poulailler, consœurs, coqs et poussins ».

Tout comme les pressions de sa fille pour la surprotéger, la culpabiliser même, par son manque de confiance attentionné et affectueux.

« N’ai-je pas autre chose à faire, à finir, pour me consoler qu’à organiser ma mort, mes funérailles et à vouloir gouverner l’état d’âme de ceux qui suivent le convoi ? », finit-elle pas penser.

« Vadrouiller, glaner, noter la cueillette du jour, ce qui m’est offert, ce que je peux encore comprendre. Pourquoi ne pas le consacrer à la vie plutôt qu’à la mort ? (…) Se consoler de la mort en vivant ! ».

Détail de la première de couverture.
Détail de la première de couverture.

Amélie PLUME a publié ce roman aux Éditions Zoé.

De nationalité suisse, elle partage sa vie entre Genève et le Var, en particulier près d’Hyères-les-Palmiers.

Elle nous présente un personnage principal, Lily, très attachant. Mais les personnages secondaires n’en sont pas moins parfaitement campés : Sa fille, son dernier amour Oscar, ses petits-enfants. Tout est plaisant dans ce roman et, comme Amélie Plume en a écrit une douzaine d’autres environ, on n’a qu’une seule envie : les lire !

Pour tout savoir sur les Editions Zoe, suivez le lien suivant :

http://www.editionszoe.ch/

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20 mars 2015 5 20 /03 /mars /2015 17:00
Ancien puits de mine abandonné puis restauré pour témoigner, à Ronchamp
Ancien puits de mine abandonné puis restauré pour témoigner, à Ronchamp

Florissantes, les industries ne nous apparaissent pas, au premier abord, comme des lieux suggérant une quelconque émotion esthétique, tout au plus parfois nostalgique et sentimentale. C’est que dans notre culture, le travail signifie la peine.

On connait l’ancienneté du mot. En latin populaire, tripaliare voulait dire rien moins que « torturer avec le tripalium ».

Les hommes avaient cependant de l’admiration pour les savoir-faire. La proximité des termes « art » & « artisan » le montre. Depuis, la révolution industrielle du XIXe siècle est passée par là, avec son cortège d’injustices sociales flagrantes : salaires de misère, travail des enfants, malnutrition, malheurs dus aux accidents, aux maladies, etc. qui donnent l’image d’un prolétariat livrés pieds et poings liés à une bourgeoisie arrogante.

A Salins-les-bains, l'extraction du sel a duré pendant 1200 ans, avant de s'éteindre en 1962. Patrimoine mondial de l'Unesco.
A Salins-les-bains, l'extraction du sel a duré pendant 1200 ans, avant de s'éteindre en 1962. Patrimoine mondial de l'Unesco.

Pourtant, regardez comme les mineurs ont souffert – et souffrent encore, pour les vieux - de l’arrêt de l’exploitation du charbon et de la fermeture des mines. Cette « bête » qui leur prenait leur vie, leurs poumons, leur soleil, ils l’insultaient et ils l’aimaient. L’homme ne peut rester très longtemps sans admirer la grandeur de la terre, de la nature, et de l’immense part d’inconnu qu’il y a autour. Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Où allons-nous ?

Friches industrielles : la beauté du Diable ?

Au Musée du sel de Salins-les-Bains, commune du Jura, une tapisserie, nommée « Le miracle de l’eau », dont voici un extrait, fut exécutée pour la collégiale de Salins, à Bruges vers 1501. Elle représente une procession de chanoines portant le chef de St Anatoile, dans le sous-sol du puits de la Grande saline, pour conjurer le tarissement des sources salées.

Les hommes changent le monde d’une certaine manière, mais tels des apprentis sorciers, ils n’en contrôlent pas les processus. Il leur faudra toujours s’adapter – ce qu’ils ont toujours réussi – mais les phases de transformations sont inévitablement douloureuses.

De même que Jules Vallès, enfant, aimaient voit travailler les artisans qu’il admirait beaucoup, beaucoup d’entre nous apprécient la visite des lieux modernes de travail. Assister à la fabrication des images d’Épinal, à l’embouteillage de telle marque de bière, à l'élaboration des parfums, des bonbons, des fromages…

Ouvrons le roman autobiographique de Jules Vallès, "L'Enfant", dont je cite ci-dessous, un extrait du chapitre IV, p.70, aux éditions Flammarion-Garnier.

Sous le nom de Jacques Vingtras, Vallès raconte (ce que nous appelons aujourd'hui le harcèlement moral) son enfance sans amour, même de souffre douleur, dans une famille populaire qui renie ses origines et préfère souffrir pour s'élever socialement.

Or lui, ne rêve que d'être paysan, ouvrier et n'aime que le peuple ! Dès qu'il peut échapper à la surveillance cruelle de sa mère, il se réfugie dans les rues, dont il apprécie le spectacle.

Aux portes des allées sont des mitrons en jupes comme des femmes, jambes nues, petite camisole bleue sur les épaules.
Ils ont les joues blanches comme de la farine et la barbe blonde comme de la croûte.
Ils traversent la rue pour aller boire une goutte, et blanchissent, en passant, une main d'ami qu'ils rencontrent, ou une épaule de monsieur qu'ils frôlent.
Les patrons sont au comptoir, où ils pèsent les miches, derrière les vitres : des brioches comme des nez pleins, et des tartelettes comme du papier mou.

Friches industrielles : la beauté du Diable ?
Friches industrielles : la beauté du Diable ?

Voilà pourquoi – j’y viens! – nous sommes émus des ruines, qu’elles soient d’empires, de civilisations, et d’usines. Aujourd’hui, on visite tout autant les aqueducs romains comme le Pont du Gard que les musées d’art et traditions populaires, et les friches industrielles. On peut même se demander si, quand on emmène les enfants dans les zoos, on ne se dépêche pas d’aller contempler ces magnifiques et touchants animaux, avant qu’ils ne disparaissent, à leur tour.

Friches industrielles : la beauté du Diable ?

Au nord d’Épinal, la célèbre ville des images du même nom, le beau temps en cette fin d'été, nous incite à voyager par le chemin des écoliers. J'adore les errances touristiques. Pourquoi ne pas tourner à droite, à la recherche d'un petit coin sympathique pour déjeuner?

- Tu connais Thaon-les-Vosges?

- Jamais entendu parler! J'ai beau être lorrain d'origine, j'ai si peu vécu en Lorraine!...

- Raison de plus pour y aller! Allez, on tourne!

Quelle surprise de voir un grand parc ombragé, affublé d'un drôle d'édifice, pas vraiment un château, bien propret, comme sorti d'un conte !

Notre attention est attirée par un second édifice au loin. Un autre « château » ? Non ! Celui-là à des cheminées d’usine. Il s’agit d’une usine désaffectée. Ses vitres sont cassées, ses murs lépreux. Sous le ciel bleu, pas une âme, pas un bruit, pas le moindre signe de vie. C’est un cimetière sans tombes, sans noms. Et pourtant, il émane de ce lieu une tristesse poignante et quelques chose de beau, d'indéfinissable, mais qui inspire le respect et force l’admiration.

 

 

Friches industrielles : la beauté du Diable ?
Friches industrielles : la beauté du Diable ?
Friches industrielles : la beauté du Diable ?
Friches industrielles : la beauté du Diable ?
Friches industrielles : la beauté du Diable ?
Friches industrielles : la beauté du Diable ?
Friches industrielles : la beauté du Diable ?

Longeant l'usine, une promenade bordée d'arbres, appelée "mail" en français (et non "mèl"), où nombre de passants endimanchés ont dû profiter des beaux jours.

Friches industrielles : la beauté du Diable ?

La Rotonde. Ce bâtiment en forme de croix de Lorraine, vu d’avion, est aujourd’hui un des fleurons de la vie culturelle de Thaon et de la Lorraine du Sud, grâce au partenariat actif de la ville d’Épinal.

Sauvé de la ruine à la suite du déclin de la célèbre entreprise, réhabilité en 2007/2009, il avait été créé en 1913 par Armand Lederlin, directeur de la Blanchisserie Teinturerie Thaonnaise, avec la vocation d’être un foyer social pour accueillir de nombreuses activités tant sportives que culturelles avec salle de réception, gymnase, théâtre.

Ci-dessous, une stèle à la mémoire de celui qui fut également maire de la ville de 1884 à 1919.

Friches industrielles : la beauté du Diable ?
Friches industrielles : la beauté du Diable ?

Ainsi se termine cette évocation du charme trouble des témoins du travail passé des hommes et de leur capacité à faire renaître des ruines, un avenir.

Ces photos ont été prises par mes soins en septembre 2014.

Vous obtiendrez plus de détails sur la ville de Salins-les-Bains et son musée du sel, en consultant le site :

http://www.salins-les-bains.com/

http://www.salinesdesalins.com/

Sur la ville de Thaon, le site suivant propose, entre autres, une visite virtuelle de la Rotonde :

http://www.thaon-les-vosges.com/Home/La-Rotonde/Son-histoire/Historique-de-la-Rotonde

Merci de votre attention et de vos messages.

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28 février 2015 6 28 /02 /février /2015 16:03
A Metz, il n’y a pas que la cathédrale qui élève l’âme… Le Centre d’Art moderne Pompidou aussi !

L’été 2014 en Lorraine, se terminait joliment avec le beau temps. Il y avait une douceur dans l’air que rien ne venait troubler. Même la nature martyrisée des lieux tragiques de la guerre affichait encore un dynamisme exubérant. Quelle stupeur de tomber, ce malheureux 21 septembre, au moment où je me réjouissais d’aller à la rencontre de cette ville inconnue de moi et prometteuse, Metz, Préfecture de Région Lorraine, sous les assauts d’un déluge intempestif et désespérant, barrière ininterrompue d’eau, comme si le ciel avait perdu la raison !

En plein cœur de ville, la cathédrale Saint-Étienne, cet imposant édifice gothique, impossible à photographier en son entier, tellement il est haut et étroitement ceinturé par les habitations, est l’un des plus grands d’Europe. Il ne mit pas moins de trois siècles à venir au monde. On l’aperçoit ici derrière le quai Saint-Louis.

Malgré tout, j’ai tenté une incursion dans le centre ancien, des fois que les éléments se calment. J’ai rapidement dû « encombrer » - je ne peux pas dire visiter – aux côtés d’une foule désorientée, venue se mettre à l'abri, l’imposante cathédrale. Là, un guide dévoué, ayant observé que mes yeux se levaient vers les vitraux et les voutes de la nef – Superbes ! Parmi les vitraux du XIVe siècle, j'en ai reconnu un, du XXe siècle, signé Marc Chagall - un guide peut-être seulement improvisé, entreprit de m’éclairer sur la beauté de l’édifice, pendant que je grelottais de froid, après que mon imperméable eût déclaré forfait.

A Metz, il n’y a pas que la cathédrale qui élève l’âme… Le Centre d’Art moderne Pompidou aussi !

Voici le Temple Neuf. Ne vous méprenez pas sur son allure moyenâgeuse : il n’en a que le style, construit au XXe siècle. Pourquoi pas ? C’est avec panache qu’il fend la Moselle du haut de l’île du Petit Saulcy, entouré du jardin d’Amour, et son allure impose le respect. Savez-vous qui le fit bâtir en 1901 ? – Guillaume II lui-même, du temps de l’occupation allemande de la Lorraine. La photo est prise du Moyen Pont.

On eut beau s’être armé d’imperméable et parapluie, force fut de botter en touche après avoir tenté quelques malheureuses photos. L’objectif de mon appareil en pleura.

A Metz, il n’y a pas que la cathédrale qui élève l’âme… Le Centre d’Art moderne Pompidou aussi !

Le lendemain, par bonheur, le temps s’était assagi, juste ce qu’il fallait pour que je puisse accomplir l’objectif incontournable que je m’étais fixé pour ce voyage : la visite du Centre Pompidou-Metz.

A Metz, il n’y a pas que la cathédrale qui élève l’âme… Le Centre d’Art moderne Pompidou aussi !

Situé près de l’ancienne gare de marchandises, dans un quartier en plein développement, le quartier de l’Amphithéâtre, il est encore cerné de terrains vagues et chantiers.

Patience ! Le quartier est plein d’avenir. A la croisée des affaires, des commerces et des habitations, sans oublier sa vocation écologique (déjà des arbres poussent dans d’énormes pots), le théâtre est appelé à occuper la place de choix de la culture de l’esprit et des sens, en rappelant aux uns qu’il n’y a pas que l’argent qui compte – quoiqu’on a toujours besoin de mécènes- aux autres que la consommation triviale des biens matériels ne suffit pas à donner un sens à sa vie et à tous que l’art est le suprême bien, seul capable de donner accès au Sublime, au Nirvana ou autre Transcendance.

A Metz, il n’y a pas que la cathédrale qui élève l’âme… Le Centre d’Art moderne Pompidou aussi !

Une fois qu’on a réussi à sa garer, opération difficile, car s’il existe bien un parking sous la gare, aucun –semble-t-il – n’est prévu pour les véhicules hauts comme les camping-cars, voici la merveille !

« En avançant sur le parvis et dans les jardins qui relieront le centre-ville de Metz et la gare au Centre Pompidou-Metz, le visiteur découvrira un édifice aux tons clairs et lumineux, puissant et léger à la fois, invitant à s’abriter sous son toit protecteur. Nous avons imaginé une architecture qui traduise l’ouverture, le brassage des cultures et le bien-être, dans une relation immédiate et sensorielle avec l’environnement. »
Shigeru Ban et Jean de Gastines.

www.centrepompidou-metz.fr

 

Peut-on mieux restituer l’esprit de l’œuvre architecturale ainsi que les intentions culturelles, humaines et environnementales, que les architectes eux-mêmes ?

A l’origine du projet de musée d’art moderne, il y a eu l’idée basée sur la nécessité de doter cette ville au passé prestigieux, d’un lieu d’art exceptionnel, au carrefour de deux grands axes : nord-sud, à savoir Mer du Nord – Méditerranée, est-ouest, à savoir Paris – Berlin. La structure du bâtiment elle-même symbolise ces ouvertures multiples, par ses ouvertures.

Le musée est la première expérience de décentralisation d’un établissement culturel public, le centre Pompidou de Paris. Il s’agissait de mettre à la disposition d’un très large public, pas seulement français, toutes les formes d’expression artistique des XXe et XXIe siècles.

Lieu d’expositions, pas seulement, lieu de création pour des artistes, lieu de sensibilisation et expression grâce à des ateliers pour les enfants.

A la suite d’un concours international, le projet des architectes susnommés a été retenu en 2003. Sept ans après, le 11 mai 2010, le musée était inauguré et ouvert au public le lendemain.

Maquettes présentées au Centre.

Maquettes présentées au Centre.

A Metz, il n’y a pas que la cathédrale qui élève l’âme… Le Centre d’Art moderne Pompidou aussi !

Les maquettes exposées au musée donnent une idée de la structure. Les deux architectes ont imaginé trois galeries parallélépipédiques superposées et croisées, dont les ouvertures donnent sur les points phares de Metz comme la cathédrale ou la gare. Ainsi, elles permettent d’admirer la ville. La toiture, réalisée en fibre de verre et téflon, est posée sur une armature de bois très originale qui évoque le cannage. L’ensemble donne une impression de légèreté et de douceur.

En effet, l’architecte japonais Shigeru Ban, qui est célèbre pour des réalisations architecturales en carton, destinées à venir en aide aux victimes de catastrophes naturelles, aurait été inspiré à la vue d’un chapeau tressé exposé à la Maison de la Chine, à Paris.

A Metz, il n’y a pas que la cathédrale qui élève l’âme… Le Centre d’Art moderne Pompidou aussi !

D’où cette toiture originale, complexe, qui laisse passer la lumière, suggérant au gré des promeneurs, des vagues, des fleurs. Pour ma part, j’y vois plutôt une raie comme celles qui arpentent inlassablement le sable des fonds marins. Et vous ?

Détails de la structure : un pilier et l'avant-toit.
Détails de la structure : un pilier et l'avant-toit.

Détails de la structure : un pilier et l'avant-toit.

A Metz, il n’y a pas que la cathédrale qui élève l’âme… Le Centre d’Art moderne Pompidou aussi !

A l’intérieur, le bois clair, le blanc renforcent la clarté. Par ailleurs, l’ensemble hauteur plus lumière donne une impression paradoxale mais réelle de « Grandeur aérienne ».

A Metz, il n’y a pas que la cathédrale qui élève l’âme… Le Centre d’Art moderne Pompidou aussi !

Au premier étage, l’axe autour duquel semblent pivoter les galeries, s’ouvrent sur des coursives d’où l’on peut admirer la toiture inversée due aux miroirs de Buren, qui ont pour effet de brouiller la notion d’espace, au point que l’on puisse se laisser aller à imaginer que l’on marche sur le toit ! Qui n’a pas, enfant, déambulé dans la maison, les yeux fixés sur un miroir, pour s’offrir un instant le plaisir de marcher au plafond !

A Metz, il n’y a pas que la cathédrale qui élève l’âme… Le Centre d’Art moderne Pompidou aussi !

Enfin, je terminerai cette exploration du Centre Pompidou-Metz, par une vue, malheureusement parcellaire, qui nous est offerte de la ville, du haut de la dernière galerie.

Une prochaine fois, je rendrai compte de l’intérieur.

En attendant, chers lectrices et lecteurs, si vous voulez en savoir plus consultez le site : http://www.centrepompidou-metz.fr.

D'autres sources d'information sont riches, qu'il s'agisse de la ville, son histoire, ses activités, du musée et même des avis des visiteurs en grande partie satisfaits de l'architecture. Pour le contenu du musée, les opinions varient, néanmoins, le Centre Pompidou-Metz est le 2e musée de France le plus fréquenté, hors Paris.

Et merci encore de me lire ! Vous êtes de plus en plus nombreux à le faire et j’en suis très touchée.

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11 février 2015 3 11 /02 /février /2015 00:23
Lactaire délicieux.

Lactaire délicieux.

Petit intermède mycologique.

J'ai un petit faible pour la Franche-Comté. Peut-être, parce que née aux colonies, j'ai d'abord connu la France par les livres, à l'école, mais aussi par les récits de mon père qui y avait vécu dans sa jeunesse.

Alors, la froidure et la beauté des hivers blancs, les cerisiers et les pommiers en fleurs au printemps, les prés verdoyants avec leurs vaches aux mamelles rebondies, les petites rivières où taquiner la truite... Que de rêves pour une petite fille très imaginative !

Aussi, dès que j'ai rejoint la métropole, je me suis empressée de voir de mes yeux toutes ces merveilles de la nature. Et bien que citadine par besoin et par goût, il ne se passe pas très longtemps, avant que les montagnes, les bords de mer, les forêts et les lacs, tout ce qui vit dans les campagnes, les villages, les terroirs, les activités spécifiques, me manquent.

Petit intermède mycologique.

Parmi ces merveilles, il y a cette stupéfiante anarchie forestière, où chaque plante, buisson, arbre s'efforce d'exister, c'est-à-dire grandir, avoir sa part de soleil nécessaire.

Certains dominant les autres et filant vers le ciel, d'autres se contentant, par force, de végéter, tordant leurs petites branches, de désespoir?

D'autres encore s'évertuant à occuper le sol comme les lierres, ou poussant à toute vitesse à travers la mousse et les feuilles morte, sitôt percés quelques rais de lumière. Vous avez deviné : les champignons.

Petit intermède mycologique.
Petit intermède mycologique.

Oui, s'il n'est pas toujours facile de vivre ici, on vit quand même et on s'offre le luxe d'être beau.

Cependant, on meurt aussi beaucoup, du moins chacun à son tour. Et non sans brio ! Ainsi la forêt se pare de beaux restes qui stimulent notre imagination.

Telle souche, qui n'est plus que le lointain souvenir d'un arbre majestueux, se donne des allures de volcan, éteint certes, mais encore bien rayonnant.

Et que dire de ce tronc moussu aux allures de chenille extravagante ?

Parfois, une surprise sympathique nous attend. Des enfants ont construit là une cabane que le temps avec la pluie, le vent, n'ont pas encore détruite. Peut-être la retrouveront-ils avec joie !

Petit intermède mycologique.
Petit intermède mycologique.
Petit intermède mycologique.

Ce jour-là, je me dirigeais vers le village de La Châtelaine, pas loin de la ville d'Arbois. Je voulais voir les ruines du château de Mahaut d'Artois - vous savez, celle des "Rois maudits", qui eut bien des problèmes avec ses filles - ruines que je n'avais pas trouvées l'an passé.

Il faisait beau et chaud, en ce mois de septembre. L'ombre des bois était tentante et les abords propices au pique-nique. Nous nous sommes arrêtés au bois des Moidons. Il y avait des années que nous n'étions pas allés aux champignons... Or il avait plu la veille et avec la chaleur, les champignons avaient dû se dépêcher de sortir. Nous avons oublié notre faim et foncé dans le bois avec paniers et opinels.

Au début, on ne voit rien : le sol est jonché de feuilles vertes et sèches, de brindilles et branches cassées, de mousses. La lumière, arrêtée pas les arbres, est morcelée en une multitude de petites taches mouvantes au gré de la brise.

Tout à coup, les voilà ! Rangés en cercles ou bien à la queue leu leu, de toutes tailles, certains tout frais et fermes, d'autres déjà colonisés par des petits vers ou rongés par des limaces.

Petit intermède mycologique.
Petit intermède mycologique.
Pieds de mouton.
Pieds de mouton.

D'abord, il ne faut cueillir que ceux dont on est absolument sûr, si on veut les manger, évidemment. Ensuite, on les coupe pour laisser du mycélium qui leur permettra de repousser. Il faut également laisser les plus petits grandir. Ils feront le plaisir d'un gourmand !

Cette fois, nous avons cueilli des "lactaires délicieux", dont vous avez vu un beau spécimen en première image. C'est un champignon comestible qui est facile à reconnaître, car sa sève est d’un orange très vif quand on le coupe. Mais, il faut souvent le disputer aux petits insectes qui sont les premiers à s'en régaler !

Par ailleurs, il y avait beaucoup de "pieds de mouton" dans ce bois. Champignon comestible qui ressemble, en plus clair, aux girolles appelées aussi chanterelles. Il est le seul champignon à avoir, non des lamelles, mais des petites aiguilles sous le chapeau. On ne peut donc pas se tromper.

Petit intermède mycologique.

En peu de temps, voilà ce que nous avons cueilli :

Pieds de mouton avec leurs petites aiguilles.
Pieds de mouton avec leurs petites aiguilles.

Ils ont été triés, puis rincés - Oui, je sais, les chefs disent qu'il faut seulement les essuyer... personnellement, je préfère les rincer et bien les égoutter.

Nous avons tout de suite préparé les plus fragiles que nous avons mangés.

Les autres ont été cuits dans le beurre et congelés. Ainsi, nous avons pu en ramener chez nous et les déguster en pensant aux vacances !

Lactaires délicieux & girolles grises.
Lactaires délicieux & girolles grises.

Parmi les lactaires délicieux, remarquez quelques petites girolles grises. Elles présentent un petit chapeau grisâtre et jaune au-dessous, ainsi qu'un pied mince et légèrement tordu. Comestibles, on peut les manger sans danger, d'autant qu'elles sont faciles à reconnaître.

J'espère que mon escapade "Nature & Gourmandise" vous aura été agréable. Merci de votre attention grandissante et à bientôt !

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21 janvier 2015 3 21 /01 /janvier /2015 01:44
Pérouges, un des plus beaux villages de France.

Pérouges, un des plus beaux villages de France.

La Porte d'en Haut date du XIIe siècle. Entrée de l'ancien château fort.
La Porte d'en Haut date du XIIe siècle. Entrée de l'ancien château fort.

Cité très ancienne, dans le département de l'Ain, à une trentaine de km au nord-est de Lyon, puisque les archéologues ont trouvé des traces datant de 2500 ans avant J.C., la cité s'est appelée Perogiae, puis Péroges avant d'adopter au XVIIe siècle le nom qu'on lui connait aujourd'hui.

De son passé, on connait peu de choses, si ce n'est qu'un seigneur aurait résisté vaillamment aux troupes de l'archevêque de Lyon, au XIIe siècle.

Un siècle plus tard, le territoire entre dans le comté de Savoie, mais c'est surtout au XIV ème siècle que nait le bourg proprement dit.

Au XVe siècle, Pérouges gagne un prestige dont les habitants sont fiers, après avoir résisté au siège mené par les Dauphinois, au nom du roi de France.

A Pérouges, un dragon d'or garde pour nous le temps.

A voir la situation élevée, la puissance des remparts qui encerclent la cité, l'église fortifiée appuyée sur l'une des deux portes d'entrée - ici la Porte d'en Haut -, il est facile d'imaginer le sentiment de sécurité que les habitants devaient éprouver.

Bâtie au XVe siècle, l'église affiche d'abord sa vocation religieuse bien sûr, mais assurément défensive. Non seulement la maison de Dieu devait être à l'abri de tout saccage, incendie, destruction, mais les habitants devaient pouvoir s'y réfugier en cas d'extrême besoin.

Cependant, sa simplicité intérieure s'orne d'une clef de voute particulièrement élégante, qu'elle porte comme un bijou.

A Pérouges, un dragon d'or garde pour nous le temps.
A Pérouges, un dragon d'or garde pour nous le temps.

Pour ceux qui seraient tentés de trop s'absorber dans la contemplation impie de l'ornement architectural, la menace du danger est plus discrètement présente, en même temps que la protection appuyée d'un Saint-Georges déterminé, auquel on a adjoint d'efficaces meurtrières, appelées archères, aujourd'hui inutiles et sécurisées.

Saint-Georges terrassant le dragon est le patron de la ville. Par ailleurs, Pérouges reçut le dragon dans son blason, en reconnaissance du courage des habitants pendant les croisades.

Rue des Princes.
Rue des Princes.

Une fois passée la porte qui aujourd'hui n'impressionne plus personne, le temps semble ici s'être arrêté, du moins dans notre imagination. Car il y manque les vrais habitants en costumes, les moyens de transport d'époque, l'animation d'autrefois, les odeurs pas forcément agréables - les petites rigoles charmantes qui circulent ici et là n’avaient rien à voir avec nos modernes traitements des déchets. Il manque les cris, les rires et cette langue si différente de la nôtre ! Qu'importe! La fascination des temps révolus, le besoin inextinguible de nous situer comme issus des Anciens, de rechercher en nous ce qui leur a appartenu, ce qu'ils nous ont légué comme réflexes, instincts, inconscient, valeurs...leurs joies et leurs peurs... tout cela plonge chacun de nous dans une rêverie qui ne nous lâche pas de sitôt.

A Pérouges, un dragon d'or garde pour nous le temps.

Du XVe au XVIIIe, la cité et son territoire ont abrité environ 1500 habitants. L'activité économique fut intense grâce au tissage du chanvre, au travail de nombreux artisans et, ne l'oublions pas, grâce à sa situation géographique entre Lyon et Genève, favorable au commerce.

En 1601, la Bresse savoyarde, dont faisait partie Pérouges, devient française sous le règne d'Henri IV.

La cité a gardé une particularité : quelques échoppes dont les volets ont été conservés/restaurés. On peut donc aisément se représenter les boutiques d'alors et comprendre l'origine de l'expression "trier sur le volet".

"Je ne marquerai que l'heure des beaux jours", affirme l'élégant cadran solaire.
"Je ne marquerai que l'heure des beaux jours", affirme l'élégant cadran solaire.

Malheureusement, la Révolution industrielle du XIXe siècle a mit fin à l'économie locale basée sur l'artisanat, entrainant le déclin de la cité. Les habitants l'ont peu à peu désertée pour gagner leur vie dans les lieux plus propices à l'essor des industries.

La lente agonie de Pérouges a duré pendant plus d'un siècle, jusqu'à ce que des Lyonnais au nombre desquels figurait Edouard Herriot, maire de Lyon, comprennent le trésor de ce patrimoine et décident de le restaurer. Le Comité de défense du vieux Pérouges est créé.

C'est grâce à lui que la cité revit pour notre plus grand plaisir.

Des films y ont été réalisés, des manifestations médiévales voient le jour chaque année, des artistes exposent leurs œuvres. Si les touristes y sont nombreux, Pérouges s’enorgueillit de posséder une population assez importante de résidents permanents. (Voir le site de la commune).

Parmi les visiteurs célèbres, des acteurs de cinéma (Pierre Fresnay), des peintres (Maurice Utrillo), et même le Président des États-Unis Bill Clinton qui choisit d'y faire un discours contre le terrorisme en 1997, lors du G7 qui eut lieu à Lyon.

Belle maison à encorbellement et colombages. Le tilleul bicentenaire de la place de la Halle date de la Révolution française, d'où la nécessité de le soutenir. Il a été planté comme "arbre de la liberté". Une ruelle typique.
Belle maison à encorbellement et colombages. Le tilleul bicentenaire de la place de la Halle date de la Révolution française, d'où la nécessité de le soutenir. Il a été planté comme "arbre de la liberté". Une ruelle typique.
Belle maison à encorbellement et colombages. Le tilleul bicentenaire de la place de la Halle date de la Révolution française, d'où la nécessité de le soutenir. Il a été planté comme "arbre de la liberté". Une ruelle typique.

Belle maison à encorbellement et colombages. Le tilleul bicentenaire de la place de la Halle date de la Révolution française, d'où la nécessité de le soutenir. Il a été planté comme "arbre de la liberté". Une ruelle typique.

A Pérouges, un dragon d'or garde pour nous le temps.

Ici la maison du Sergent de justice, chargé de faire respecter l'ordre. Elle servait de prison. L'un d'eux a dû juger trois femmes accusées de sorcellerie. Elles furent brûlées sur la Grand place. Terribles mœurs. Heureusement, la Révolution française, à laquelle les habitants ont adhéré, mit fin à ces pratiques judiciaires inhumaines.

Dans une niche, un Saint-Georges mal en point surveille la place jour et nuit ! Plus loin, un joli bas-relief me fait penser à des sirènes.
Dans une niche, un Saint-Georges mal en point surveille la place jour et nuit ! Plus loin, un joli bas-relief me fait penser à des sirènes.

Dans une niche, un Saint-Georges mal en point surveille la place jour et nuit ! Plus loin, un joli bas-relief me fait penser à des sirènes.

A Pérouges, un dragon d'or garde pour nous le temps.

Je termine ma visite par le panorama que l'on peut admirer de la tour du guet.

Pour en savoir plus, n'hésitez pas à consulter les sites référencés sur Google. ils sont nombreux et tous vous apporteront de précieuses informations.

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7 janvier 2015 3 07 /01 /janvier /2015 23:33
2015. C'est mal parti...

Si seulement, j’avais eu le temps, hier soir, de traiter quelques photos et de rédiger l’article que je m’apprêtais à vous adresser, j’aurais pu vous présenter mes meilleurs vœux dans un concert de belles et joyeuses images.

Mais la brutalité du crime commis ce matin contre CHARLIE HEBDO par des brutes sanguinaires – méritent-ils seulement le nom d’hommes ? -, au nom de ce qu’on peut appeler une caricature de religion sortie d’un autre âge, m’empêche de voir la beauté du monde à laquelle je suis sensible, car elle nous est cachée d’un voile de sang et d’horreur.

2015. C'est mal parti...

Crime contre des hommes, dessinateurs, journalistes, dont les œuvres respirent le plaisir de vivre, l’intelligence et qui, pour cet idéal, ont osé se moquer de toutes les oppressions quelles qu’elles soient, pour ne pas en pleurer certainement, mais aussi surement pour montrer que nous ne devons jamais céder aux voleurs de liberté. Et il y en a ! Et ils sont trop nombreux !

Ils pratiquaient la dérision. Ils aimaient rire, Cabu, Wolinski, Charb, et les autres. Rire et nous faire rire de leur impertinence. Mais l’homme n’est-il pas capable de grandeur, tout comme de bassesse ? N’a-t-on le choix qu’entre l’autosatisfaction ou la flagellation devant nos actes ?

Ils pratiquaient l’insolence que je qualifie de salutaire, car elle montre que toute personne, quelle que soit sa position sociale, et surtout d'ailleurs si elle est haut placée, si elle possède du pouvoir, politique, intellectuel ou autre, n'est jamais plus qu'un homme. N’est-elle pas le luxe que permet la lucidité sur notre condition humaine ?

Crime contre des hommes qui ont eu le courage de résister à l’obscurantisme, aux oppressions de toutes sortes, au nom de la liberté. Plus que la liberté de la presse, c’est à mon avis de la liberté de pensée qu’il s’agit, de la liberté d’expression et du droit à l’humour et à l’innocence.

Crime aussi contre des hommes qui avaient pour mission de protéger cette liberté d’expression, les policiers, dont l’un fut littéralement achevé.

Un acte aussi abject, n’est pas seulement un attentat contre un journal, contre des hommes, c’est un authentique attentat contre la pensée, la morale, la philosophie, et le courage de les faire triompher envers et contre toutes les barbaries.

Il exige un châtiment à sa mesure. Cela dépendra du degré de tolérance de l’intolérance dont nos sociétés démocratiques sont capables.

Que vive Charlie Hebdo ! Que vive la liberté de pensée et d’expression !

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Présentation

  • : Le Blog de Morvane
  • : Une vraie dilettante ! Tout m'intéresse : les Lettres, les Arts, l'Histoire, les Sciences & les Techniques, les Sociétés & leurs Cultures, la Philosophie...Dilettante, oui, mais pas superficielle ! Car, sitôt qu'un sujet attire mon attention, j'ai envie de l'explorer et d'en savoir le plus. D'où mes recherches. Mais garder ses découvertes pour soi, est vain et égoïste. Aussi, j'aime les partager à travers ce blog. Enfin, j'ai la passion d'écrire. Je suis amoureuse de la langue française et elle me le rend bien par ses innombrables écrivains et poètes.
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